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18 septembre 2007

La décote de la dette LBO va peser sur le résultat des banques

Comme presque chaque jour depuis la rentrée, la Tribune publie un article au titre sans nuance : « la décote de la dette LBO va peser sur le résultat des banques ». Cet article essaie de chiffrer l’impact sur le bilan des banques de la crise de liquidité constatée sur les dettes LBO.

La crise de cet été (dont on rappelle qu'elle porte sur une dizaine de md€ de crédits immobiliers à risque) se traduit actuellement par un total de dettes LBO « piègées » dans le bilan des banques qui peut être estimé à 400 milliards de dollars au niveau mondial, dont 300 milliards aux USA et 70 milliards en Europe (représentant 49 transactions depuis juin 2007), selon Standard & Poor’s. Sur ces 70 milliards de dollars de dettes LBO, un montant de 23 milliards correspond à des opérations lancées à statut incertain, 17 milliards à des opérations retirées du marché, et 30 milliards à des opérations dont les termes ont été réévalués.

A ce jour, les sociétés ayant fait l’objet récemment d’un LBO présentent un bon risque économique (les sociétés citées sont par exemple Vivarte, TDC, Alliance Boots et First Data). Pour autant, les dettes sur ces opérations ne trouvent pas preneur, la liquidité n'étant plus assurée par les institutionnels (nom pudique des CDO/CLO et Hedge Funds). On rappelle qu'ils absorbaient en ce début d'année près de 50% des montants de dette LBO en Europe.

Il en résulte que les banques en charge de la syndication doivent donc accepter d’augmenter les marges d’intérêt pour espérer trouver des investisseurs. Lorsque les opérations son bouclées l'effort ne peut être demandé aux clients et la place considère aujourd’hui que la dette LBO se traite avec une décote comprise entre 2% et 5% selon les opérations.

En étant pessimiste (décote systématique de 5%), cela signifie un manque à gagner sur l’ensemble de la dette LBO de 20 milliards de dollars, dont 3,5milliards de dollars pour la seule dette Europe. Toutes le banques ne seraient cependant pas amener à abandonner les montants précités. Seules celles qui ne peuvent conserver à leur bilan le papier seraient obligées de le faire.
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(c)Luc Farriaux / FL Partners 2007

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