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13 février 2008

LBO ça va moins bien est-ce donc que ça va mal ?

"Des LBO de plus en plus hors des clous" voici le titre accrocheur de la Tribune du 13 février. Sur fonds d'une étude de S&P qui indique que certains LBO n'atteignent pas leurs objectifs de croissance de l'EBITDA et(ou?) ne sont pas en conformité avec le calendrier de remboursement de la dette la journaliste oscille entre le sensationnalisme et l'imprécision. Ainsi "53% des entreprises n'ateignent pas leurs objectifs... le secteur de la distribution étant le moins respectueux avec 20% d'entreprises qui n'atteignent pas leurs objectifs" . Comprenne qui pourra (20% semblant plutôt mieux que 50% à un lecteur non averti).

Le fait est que les LBO des années récentes ont été construits sur des plans de développement. Ceci a été permis par l'apparition de tranches de financements in fine autorisant de consacrer le cash-flow de l'entreprise aux investissements plutôt qu'au rembousement. Ainsi la valeur se crée pour l'actionnaire par augmentation de la valeur d'entreprise; de même le banquier est "sécurisé" par une augmentation de l'EBITDA à dette faiblement décroissante. Ne pas tenir ses plans de croissance n'est naturellement pas une bonne nouvelle a priori mais surtout pour l'actionnaire. En effet,il en résulte souvent un ralentissement de l'investissement qui permet de réduire l'exposition des banques.

Pour être tout à fait pertinent l'article aurait du comparer les sociétés en LBO aux autres : Quelle est la croissance comparée des deux échantillons ? Quelle est la tenue respective des objectifs de croissance ? Voilà les questions malheureusement sans réponses!

Le LBO c'est un Business Plan raisonnablement ambitieux et tout est dans la balance entre ces deux notions ... confrontées une situation économique qui se dégrade pour faire plus pencher des objectifs fixés il y a 12/24 mois de raisonnables à ambitieux. Le sang froid c'est de savoir s'adapter et de garder en vue que l'objectif est à 4/5 ans.

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(c)Luc Farriaux / FL Partners 2008