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25 janvier 2008

Trader... et prémonition

Le 7 janvier j'indiquais dans un commentaire sur les risque dans les banques : "j’engrange de gros bonus si je prends des risques (car pas de bonus sans volume) et la banque perds beaucoup d’argent si ces risques s’avèrent trop élevés (mais j’ai eu mes bonus)".

Peut-on parler de prémonition de ma part ou d'aveuglement des hiérarchies bancaires, des régulateurs et des conseils d'administraton ?
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(c)Luc Farriaux / FL Partners 2008

07 janvier 2008

Risque, quel risque ? Conséquence pour les entreprises

Article de La tribune du 7 janvier : Pour Moody’s l’origine de la crise réside dans la maîtrise des risques.

L’entièreté du système financier étant basé sur une adéquation entre le risque et le rendement, une tel titre a de quoi inquiéter.

Moody’s cite plusieurs raisons à cette mauvaise maîtrise du risque et notamment :

  • La concurrence pousse les acteurs bancaires à agir de la même manière (on prête parce que les autres le font comme on arrête de le faire si les autres acteurs lèvent le pied sur un secteur du crédit)
  • La réglementation et la garantie des banques centrales mettent les banques à l’abri des risques extrêmes (un grand établissement ne peut pas faire faillite, ses actionnaires peuvent par contre perdre beaucoup)

J’y ajouterais un système de rémunération des acteurs un tantinet pervers : j’engrange de gros bonus si je prends des risques (car pas de bonus sans volume) et la banque perds beaucoup d’argent si ces risques s’avèrent trop élevés (mais j’ai eu mes bonus).

Le plus inquiétant nous semble être cette constatation : « la traçabilité du risque a été réduite de manière définitive ». En clair les multiples repackaging de risques à coup de titrisation et de CDO n’ont pas fait disparaître le risque, ils l’ont juste dissimulé à un tel point que l’on ne sait plus où il est ! Mais lorsque le risque survient, la perte reste naturellement à assumer. Sauf que maintenant, le risque étant ventilé dans un grand nombre d’actif, on constate a posteriori qui est susceptible de perdre, ce qui provoque un effet de contagion entre les différents classes d’actifs.

Quelles conclusions pour les entreprises ?


Nous avons deux leitmotivs dans le choix d’une stratégie financière qui restent plus que jamais d’actualité :

  • Il faut prendre l’argent quand il est disponible et plus uniquement lors que l’on a un besoin immédiat.
  • La solution financière la moins chère n’est pas toujours la meilleur parce que les risques induits par différentes méthodes de financement ne sont pas identiques pour l’actionnaire.

L’entreprise maîtrise relativement bien ses risques opérationnels mais sous-estime en général ses risques financiers. La seule parade consiste en la diversification des ressources financières qui est un gage de stabilité et de sécurité. Ceci nous semble un objectif aussi important, si ce n’est plus, dans le choix d’une stratégie de financement, que de considérer le coût de la ressource financière comme seul indicateur pertinent.

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(c)Luc Farriaux / FL Partners 2008

04 janvier 2008

Le facteur sonne toujours deux fois

Le temps de la dette facile pour les LBO est terminé : difficile pour un investisseur de dire maintenant : « la dette ? Pas de problème on ne la rembourse pas ! ». Ce qui signifiait simplement que c’est la cession de l'entreprise sous LBO qui assurait de service de la dette et pas – ou peu – le cash-flow.

Selon S&P, cité par la Tribune du 4 janvier 2008, les prêteurs auraient perdus 28 milliards de dollars en appliquant des décotes sur les dettes en stock pour en faciliter la syndication. Mais les banques ont bien l’intention de retrouver ces sommes perdues en partie sur les nouvelles opérations plus rémunérées.

Les opérations montées avant la crise des subprime (et la crise de liquidité qui s’en est suivie sur le marché de la dette LBO) sont aussi concernées : dès que les covenants (engagements de performance de la société sous LBO) ne sont pas respectés, la renégociation se traduit généralement par une hausse significative des marges de crédits et des commissions de renégociations (0,35% de l’encours selon S&P).

Plus que jamais, réaliser le business plan est un impératif pour le management et les investisseurs sous peine de voir se dégrader le rendement de l’opération par un surenchérissement des coûts de financement et une ponction de cash qui ralentira nécessairement les investissements de développement.

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(c)Luc Farriaux / FL Partners 2008