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08 janvier 2009

Faux semblants, responsabilités et qualité

Deux évènements sans liens apparents devraient nous faire réfléchir aux notions de vérité, de qualité et de responsabilité.

1 – Les banques s’achètent de larges pages de pubs pour vanter l’augmentation de leurs encours tandis que dans les mêmes journaux on peut trouver des articles sur la raréfaction du crédit ; y a-t-il un menteur ? Dans les faits une bouteille présentée comme aux ¾ pleine (augmentation des encours) peut en réalité être au ¾ vide (rareté du crédit). Si les encours augmentent c’est que les entreprises tirent sur le leur lignes du fait de besoins de trésorerie augmenté par le ralentissement économique. Les banques n’ont pas d’influence sur ce point car elles honorent simplement leurs engagements passés (l’octroi antérieur de lignes), il y a fort à parier que ce mouvement est compensé par une action, très volontaires celle là, des établissements de crédits de réduction ou de non renouvellement des lignes non tirées ou échues.

2- Un mort sur le Dakar par retard de soin prouve que l’erreur est partout et qu’elle est malheureusement humaine. Il y a fort à parier que l’on excusera plus rapidement l’erreur – mortelle – d’une organisation privée que celle d’un hôpital public. Nos sociétés n’acceptent plus le risque mais chacun commet de plus en plus d’erreurs car dans tous les métiers on peut les corriger facilement. Un virement non effectué, pas grave, il sera recrédité en bonne date de valeur ! Un pli non distribué, pas grave, il arrivera demain ! On pourrait multiplier les exemples de tolérance des erreurs dans tous les métiers. Il n’y a plus guère que les pilotes d’avions et le corps médical qui n’aient plus le droit à l’erreur – parce qu’ils restent parmi les rares qui ne peuvent la corriger.

Insidieusement on a remplacé la qualité par la facilité de correction et la vérité par la vraisemblance mais le réel se rappelle à nous de temps à autre et, même en finance il y a des erreurs qui ne se corrigent pas et des faits qui ne sont pas des vérités.


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(c)Luc Farriaux / FL Partners 2009