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29 février 2012

Travail et rémunération :être bien payé devient une tare!

Sans s'interroger sur l'éthique des rémunérations élevées, ce qui nécessiterait un livre entier, on peut faire quelque remarques :

Quel pays sommes nous devenus dans lequel pour devenir riche, il n'y a finalement que peu de solutions relevant du mérite propre :
  • Hériter (assez peu au mérite finalement)
  • Etre artiste ou sportif (finalement peu d'élus mais souvent... bien élus) et pour les artiste on constate aussi une certaine "hérédité" vu le nombre de fils ou fille de dans le cinéma ou la chanson.
  • Etre entrepreneur (un peu comme artiste finalement... beaucoup d'appelés et peu d'élus qui réussiront vraiment financièrement).
  • Gagner au Loto.
En tout cas, haro sur le salarié bien payé! On a l'impression qu'il vole son argent et qu'il faut absolument le lui reprendre.

Haro sur celui qui crée de la valeur et en profite par des stock options. M. Jobs n'était pas rémunéré et n'avait que des stocks options... ni les salariés ni les actionnaires n'ont eu à se plaindre de ce système qui devient illégal chez nous !

Quel pays sommes nous qui traite mieux les hériters (exonération des transmissions !), les gagnants au loto (pas d'impôt sur les gains) que les travailleurs! La majeure partie des gagnants au premier rang seront plus riches que ceux payés 1 million d'€uros par an (il faut décompter la fiscalité et surtout, on n'est en général pas rémunéré ce montant tout sa carrière).

Le Français veut devenir riche, sinon comment expliquer 20 millions de joueurs au loto.

Quel pays sommes nous qui considère que le hasard semble une manière socialement plus acceptable de devenir riche que le travail!
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 (c) Luc Farriaux 2012

21 février 2012

Les mots de la semaine "Fonds Zombie" et "Equity cure"

A chaque période sont vocabulaire. Le monde de l'investissement bruisse de nouveaux termes souvents repris dans la presse sans définition!

"Fonds Zombie" : Il ne s'agit du nième avatar d'un film d'horreur mais de fonds dont les espoirs de plus-values voire de récupération sont tellement faibles que les société de gestion ne s'en occupent plus (et encore la pire des situations c'est lorsque les gestionaires desdits fonds ont eux mêmes quitté la société de gestion). Assez bon article sur le sujet dans la Tribune du 14 décembre 2011 : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20111214trib000671149/attention-aux-fonds-zombies-.html

"Equity Cure" : Mentionné dans un article des Echos de ce jour intitulé " les grands LBO mis sous pressions". La journaliste indique : "... procéder à un Equity Cure par lequel les actionnaires injecteraient du capital pour soutenir le résultat. Comprenne qui pourra : du capital (écriture de bilan) pourrait "soutenir le résultat" (écriture de compte de résultat) !

Un bon article de Slaughter and May permet de s'y retrouver : http://www.slaughterandmay.com/media/38929/financing_briefing_-_an_overview_of_equity_cure_rights_dec_2007.pdf 
Equity cure signifie en fait recalculer des covenants qui n'ont pas été respectés en prenant en compte rétrospectivement une injection postérieure de capital par l'actionnaire. Il s'agit d'un calcul "conventionnel" : on peut convenir que "pour le calcul" le montant injecté viendra "augmenter l'EBITDA réel" (ce qui est un peu "scabreux") ou diminuer la dette (ce qui est plus logique).
Un petit exemple permet de d'y retrouver plus aisément : Un emprunteur s'est engagé à respecter un ratio de Dette / EBITDA < 5; s'il a réalisé en 2011 un EBITDA de 90 avec une dette de 500 le ratio est de 500 / 90 soit 5,56. Le "covenant" est donc "cassé". Si l'actionnaire injecte 11 m€ on aura les calculs suivants :
  • Avec prise en compte de l'injection au niveau de l'EBITDA : 500/101 = 4,95 ... ouf c'est bon !
  • Avec prise en compte de l'injection au seul niveau de la dette on aura : 489/90 = 5,43... caramba... encore raté.

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(c) Luc Farriaux 2012